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Etudiant chinois à l'étranger

L’ascension des universités en Chine auprès des étudiants chinois (1/2)

L’ascension des universités locales fera-t-elle revenir les étudiants chinois ?

Universités en Chine
Les étudiants chinois représentent 31 % des étudiants internationaux aux États-Unis

Un changement s’opère de façon progressive, mais durable dans l’enseignement supérieur : le poids croissant des établissements asiatiques rééquilibre les classements mondiaux jusque là dominés par les universités occidentales. Les universités asiatiques sont passées de seulement 8 places à 18 dans le classement 2015 du Times Higher Education (THE) des meilleures universités du monde. Cette progression notable est principalement due au Japon, à Hong Kong et Singapour, ainsi qu’à la Chine. Les prestigieuses universités de Tsinghua et Peking se sont récemment hissées parmi les 50 meilleures universités du monde. L’ascension des universités chinoises sur la scène internationale est essentiellement due aux investissements massifs dédiés à une petite centaine d’établissements locaux (soit moins de 10 % du total). Les initiatives gouvernementales lancées au milieu des années 90, telles que le programme 211 et le projet 985, avaient pour objectif de réformer en profondeur le système universitaire, afin de rattraper le retard lié à la révolution culturelle. Mais la montée de ces quelques universités chinoises dans les classements internationaux s’est faite au détriment des 2000 autres établissements d’enseignement supérieur en Chine. Le représentant d’une université du Sud de la Chine a fait la une des journaux lorsqu’il a révélé que l’Université de Zhejiang avait reçu plus de financement en trois mois que son établissement n’en avait reçu en soixante-trois ans.

 

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que tant d’étudiants chinois choisissent d’étudier à l’étranger. En moyenne, pour un étudiant américain en Chine, dix-neuf chinois étudient aux États-Unis. Les étudiants chinois représentent environ 30 % de la population totale des étudiants à l’étranger, soit une mobilité sortante d’environ 2 % — ce qui est relativement élevé pour un si grand pays (en comparaison, le taux des États-Unis ne s’élève qu’à 0,3 %).

Pourquoi la jeune génération chinoise choisit-elle d’étudier à l’étranger ?

En général, c’est la famille qui a le dernier mot concernant le lieu d’étude de leurs enfants. Mais ce ne sont pas uniquement les familles riches qui envoient leur progéniture à l’étranger ; beaucoup de parents des classes moyennes choisissent également de le faire.

Un sondage réalisé à Shanghai par 51jobs.com a montré que :

« D’après les 607 parents interrogés, 76,8 % ont répondu qu’ils prévoyaient d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger, même si les frais de scolarité et les dépenses de la vie quotidienne avoisinaient le million de yuan (soit environ 163 $). »

Xuran Peng, un jeune chinois étudiant aux États-Unis, expliquait à la BBC News que ses parents voyaient son éducation comme un investissement qui bénéficierait à toute sa famille. Et cela malgré l’expulsion de 8 000 étudiants chinois des universités américaines en 2014 et leur faible performance dans les universités britanniques. La génération Y chinoise adhère totalement à la volonté de leurs parents de les envoyer à l’étranger. Tant pour la jeune génération que pour leurs parents, plusieurs facteurs motivent ce choix.

Étudier à l’étranger donne (prétendument) accès à de meilleurs postes

Les jeunes chinois sont poussés à faire carrière dès leur plus jeune âge, et la génération Y n’y fait pas exception. Posséder le diplôme d’une institution reconnue est supposé mener à un meilleur emploi. Étudier à l’étranger, particulièrement en Occident dans le cadre de programmes d’enseignement en anglais, offre la double opportunité d’améliorer son anglais et d’acquérir un mode de pensée international, deux compétences qui peuvent rendre les étudiants chinois hautement employables. Une bien meilleure perspective pour la génération Y chinoise que celle offerte par les établissements nationaux, perçus comme produisant des jeunes diplômés mal préparés au monde du travail, avec un faible potentiel de rémunération à la clef. Le revenu moyen des jeunes diplômés ayant étudié dans une université chinoise est estimé à environ 3500 RMB, semblable à ce qu’un travailleur migrant de l’industrie du bâtiment obtient.

Échapper à la pression de l’enseignement supérieur chinois          

La compétition est féroce pour entrer dans les meilleurs établissements de Chine, et cela fait peser une immense pression sur les épaules des étudiants chinois. L’enseignement chinois est réputé pour son système d’apprentissage « mécanique ». L’équivalent chinois du SAT américain, le gaokao (高考), est basé sur la mémorisation de l’histoire chinoise et de faits culturels. Même un étudiant très performant dans sa propre école se retrouvera en compétition avec des milliers d’autres profils similaires. En conséquence, une lourde pression parentale repose sur les épaules des jeunes diplômés, les poussant à assurer leur avenir professionnel par l’obtention d’un poste très convoité de col blanc (cadre).

Le désir de liberté individuelle

Résidence universitaire
Résidence universitaire à l’université de Yangzhou

Les jeunes Chinois de la génération Y veulent s’affirmer en tant qu’individus. La montée en popularité des marques de niche illustre cette tendance. À cet égard, les universités publiques chinoises n’offrent pas de perspectives très réjouissantes. Les étudiants doivent généralement suivre des cours obligatoires sur la théorie marxiste et militaire. Les universités chinoises se concentrent davantage sur la mémorisation et moins sur l’apprentissage créatif. La culture académique de l’université chinoise n’incite pas la génération Y à se différencier, alors que celle-ci le désire de plus en plus. La vie sur les campus est bien souvent très contrôlée, et chaque école financée par des fonds publics doit comporter une représentation du parti communiste. En comparaison, les universités étrangères apparaissent comme des lieux de liberté d’expression. Junfeng Guan, un étudiant chinois, révèle lors de son interview pour la BBC News, avoir refusé l’offre d’une université de Shanghai pour étudier aux États-Unis, où il était libre de choisir sa spécialité.

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[Photos Credits: Michal Czerwonka for the Wall Street Journal, Michael Ryan for the Wall Street Journal]

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