Le foie gras en Chine: Un marché en pleine expansion
Depuis l’ouverture récente de la Chine aux imports de produits alimentaires étrangers, le foie gras est certainement l’une des spécialités françaises dont la demande augmente le plus rapidement. Dans un pays où la proportion des foyers aisés et riches atteindrait 63 % en 2022, contre seulement 17 % en 2012, il est évident que le marché des denrées haut de gamme a un énorme potentiel de croissance.
La France, leader mondial de la production de foie gras et de son exportation, est le meilleur candidat étranger pour répondre à ce besoin. Les trois géants mondiaux : Montfort-Rougié, Delpeyrat et Labeyrie sont français et basent la majorité de leur croissance sur le développement à l’international. Pour assurer la pérennité d’un chiffre d’affaires supérieur à 2 milliards d’euros sur le marché français malgré la faible croissance de la consommation en France, ces compagnies n’ont d’autres choix que de se tourner vers les marchés émergents.
Jusqu’à présent, le marché chinois se repose sur trois acteurs majeurs : Jilin Zhengfang occupant plus de 50 % du marché, San Rougey et Rougié. Le français se distingue par son omniprésence chez l’ensemble des chefs occidentaux, mais manque dans les cuisines de leurs homologues chinois. Aussi, il apparaît très clairement que le marketing orienté vers le particulier chinois n’est pas encore la priorité des grands producteurs français qui ciblent dans un premier temps le secteur de la haute restauration. Le leader chinois, produisant plus de 60 tonnes de foie gras de canard en 2010, répond à la grande consommation et propose des produits de grande qualité grâce à un transfert de compétences avec des partenaires français. Le second du marché tient cependant le quasi-monopole du foie gras d’oie avec plus de 100 tonnes produites en 2010.
De nouvelles stratégies d’adaptation
Face aux restrictions de la Chine sur l’import des produits issus de volaille française et pour répondre aux besoins accrus du marché : 500 tonnes consommées en 2014 (environ 20 % de croissance annuelle). Rougié, grande marque du groupe Euralis, investit dans la production en Chine en 2007, d’abord pour viser les établissements des chefs occidentaux, mais dès cette année à une plus grande échelle avec l’ouverture d’une grande usine idéalement placée entre Beijing et Shanghai. Malgré la demande du président français François Hollande au gouvernement chinois de lever le ban sur l’importation, il est plus intéressant pour le groupe de s’implanter localement, bénéficiant de plus de la législation chinoise moins restrictive sur l’élevage et le gavage. Ce nouvel établissement devra débuter avec une production annuelle supérieure à 250 tonnes pour atteindre en 2020 près de 500 tonnes avec une population d’un million de palmipèdes gras.
Mis à part cette évolution importante pour le leader français, le marché chinois, reste difficile d’accès pour les petits producteurs et quiconque n’ayant pas les moyens d’investir directement dans des installations en Chine. Passé cette difficulté, la nouvelle barrière se situe dans le marketing du produit et la gestion d’une nouvelle cible : les nouveaux venus de la classe aisée chinoise. En, effet, les futurs consommateurs de foie gras chinois n’ont jamais été sensibilisés à ce type de produit et l’approche sera donc différente. C’est sur ce dernier point que les grands groupes chinois gagnent leur part de marché. C’est en adaptant la communication initialement orientée vers les restaurateurs expatriés que les producteurs étrangers pourront conserver et développer leur activité en Chine.
LE SAUCISSON FRANCAIS ARRIVE ENFIN EN CHINE
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