Ces derniers mois, la croissance économique chinoise, toujours inférieure à l’anticipation des marchés, provoque une vive inquiétude. Mais selon l’auteur de cet article, cette baisse imprévue est tout à fait raisonnable, parce que :
1/ La demande extérieure réduite depuis la deuxième moitié de l’année dernière et la fin des politiques de stimulation économique conduisent directement au ralentissement de la croissance. 2/ Au moment du renouvellement des équipes dirigeantes locales, les gouvernements locaux s’attachent plus à la stabilité qu’aux œuvres. 3/ Grâce à la macro-régulation, le marché immobilier surchauffé se refroidit progressivement.
Face au ralentissement de la croissance économique, ce n’est pas la peine de beaucoup s’inquiéter ni de trop réagir. Si l’on tente de réchauffer l’économie par des nouvelles politiques de stimulation, la conséquence sera inverse. Actuellement, dans le contexte où les fondamentaux de l’économie chinoise ne connaissent pas encore de grands changements, il n’est pas difficile de freiner la baisse trop rapide de la croissance économique par des politiques déjà existantes. En fait, la plus grande inquiétude de l’économie chinoise est l’atterrissage brutal à court et moyen terme. C’est un grand défi, sans précédent, pour la Chine dont le mécanisme de marché reste imparfait. L’économie dominée par le gouvernement contient plus d’inconvénients que d’avantages. A long terme, pour éviter l’atterrissage brutal, le nouveau moteur de l’économie chinoise doit être composé par l’efficacité et l’innovation.
Avec la faible demande extérieure, afin de garantir le développement stable de l’économie, le gouvernement doit redéfinir son rôle en passant plus de fonds et de ressources à l’économie réelle, l’innovation et les PME. Deux remèdes essentielles pour réaliser cet objectif : réduire les impôts et assouplir les conditions d’accès au marché.
Le risque croissant de l’atterrissage brutal économique servira de levier poussant de l’avant les réformes importantes souvent mises de côté quand l’économie était surchauffée. Soit que la Chine évite l’atterrissage brutal par des réformes déterminantes, soit qu’elle relance les réformes après la grande douleur de l’atterrissage brutal en payant très cher, on attend les premiers résultats. Pour la Chine, les espoirs coexistent toujours avec la douleur des réformes.
Nouveau siècle publié le 28 mai, No. 21 2012