Selon une les étude realisee par China Daily, seulement 20% des villes chinoises auraient une qualité de l’air acceptable si ces particules étaient prises en compte, contre 80% actuellement. C’est justement cette mesure qu’utilise l’ambassade des Etats-Unis pour établir le niveau de pollution à Pékin. Et depuis plusieurs semaines, l’indice américain diffusé sur Twitter –qualifié de «sensationnaliste» par Pékin– oscille entre «dangereux» et «très dangereux». Chez Greenpeace, Zhou Rong espère que le gouvernement «introduira les mesures de PM2,5 rapidement», car «2016, c’est trop tard». Mais «les gouvernements locaux vont perdre beaucoup de bons jours» et ils s’inquiètent de voir leurs performances baisser aux yeux de Pékin. Les provinces craignent aussi «de provoquer la panique» en publiant les chiffres réels de la pollution, ajoute Zhou Rong.
« Le démarrage de plus de chantiers et de projets industriels cette année en raison de la reprise économique et une augmentation rapide des automobiles en sont également la cause », a ajouté le ministère.
Le cancer du poumon a augmenté de 60% en dix ans
A l’hôpital Tongren de Pékin, le Dr Gu Haitong, chef adjoint du service de pneumologie, voit les patients se bousculer. D’habitude «je prends entre 20 et 30 personnes souffrant de problèmes respiratoires par demi-journée», dit-il à l’AFP, «mais depuis le mois dernier c’est entre 40 et 50». «L’asthme à Pékin est en hausse» constate le médecin. Le cancer du poumon a augmenté de 60% en dix ans pour devenir la première cause de mortalité dans la capitale, les effets de la pollution se greffant sur ceux du tabagisme.
Le gouvernement ne peut plus ignorer la mobilisation croissante des Chinois contre la pollution et le ministère de l’Environnement a commencé à sonder mi-novembre l’opinion publique. «Les normes en vigueur ne répondent plus aux exigences de la qualité de l’air. Il est donc nécessaire de les amender le plus tôt possible», reconnaît le ministère sur son site, tout en évoquant la date lointaine de 2016. Il s’agirait notamment de rendre publiques les concentrations de particules fines PM2,5 (d’un diamètre égal ou inférieur à 2,5 microns), et non plus comme aujourd’hui les particules PM10. Les PM2,5 peuvent pénétrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires et migrer dans le sang.