C’est un nœud gordien qui, à la lumière des postures antagonistes de la Chine et du Japon, n’est pas près d’être tranché. A qui, de Pékin ou de Tokyo, doit échoir la possession d’un chapelet d’îles situé en mer de Chine orientale et qui cristallise les tensions entre les deux puissances asiatiques ? Cette épineuse question a été relancée après que les garde-côtes japonais ont accusé mercredi trois patrouilleurs chinois d’être entrés dans les eaux territoriales nippones, à proximité des Senkaku (Diaoyu, en chinois). Une « intrusion » que Tokyo a dénoncée avec force, la qualifiant « d’inacceptable », rapporte The Japan Times. Preuve de l’extrême sensibilité du sujet, l’ambassadeur de Chine au Japon a été convoqué, indique le Daily Telegraph. Cet accès de fièvre diplomatique a provoqué d’autant plus de remous qu’il est intervenu concomitamment au forum régional de l’Asean, consacré pour l’essentiel aux conflits territoriaux opposant Pékin à ses voisins, notamment en mer de Chine méridionale (The Hindu). L’annonce faite samedi par le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, d’un projet de nationalisation des « Senkaku » n’a pas non plus apaisé les esprits, note le WSJ. Considérant que ces îles inhabitées mais entourées d’eaux poissonneuses et potentiellement riches en hydrocarbures « appartiennent au territoire chinois depuis des temps anciens », Pékin a réaffirmé sa souveraineté sur ce maigre territoire d’à peine 7 km2 (The Global Times). Dans un éditorial, le China Daily a fustigé l’attitude jusqu’au-boutiste du Japon, à l’heure où les deux pays sont supposés célébrer les quarante ans de la normalisation de leurs relations. Un reproche brandi en sens inverse par l’Asahi Shimbun, pour qui chaque partie doit éviter la surenchère et reconnaître l’existence de ce contentieux afin d’engager « des pourparlers francs dans un esprit d’ouverture ». Une gageure ?