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l'e-santé en Chine

L’e-santé en Chine : un marché prometteur malgré les obstacles

L’e-santé progresse toujours en Chine, malgré les réticences du gouvernement

En Chine, l’industrie de la santé, en grande partie constituée d’acteurs publics, est confrontée à de nombreux défis : une crise des seniors attendue d’ici 2030, la relative inaccessibilité aux services de santé dans les régions isolées, un système d’assurances privées encore trop couteux et complexe, une connexion quasi inexistante entre les hôpitaux, le corps médical et les patients ce qui rend difficile l’accès à l’historique médical du patient et aux transferts de dossiers, la montée des maladies chroniques, etc. Les patients en Chine sont parmi les moins satisfaits au monde, ce qui créé une forte demande pour des traitements et des services de meilleure qualité.

C’est dans ce contexte qu’intervient l’e-santé, ou l’usage des outils technologiques et digitaux pour trouver de nouvelles solutions à ces difficultés. Étant donné que l’immense majorité des 780 millions d’internautes chinois accèdent à l’Internet via leur smartphone, on s’intéressera plus précisément au marché de la m-santé, ou santé mobile (« mHealth » en anglais). En 2017, ce secteur devrait représenter plus de 10 milliards de renminbis (1,4 milliard d’euros), soit une hausse de 74,5 % par rapport à l’année précédente.


VOIR AUSSI LE PROFIL DU CONSOMMATEUR CHINOIS ET SA SANTÉ


Une évolution très forte ces trois dernières années

Le secteur de l’e-santé s’est en effet développé très rapidement depuis 2014 où il générait encore seulement 1,8 milliard de renminbis (247 millions d’euros). Cela s’explique par un réel engouement des consommateurs et des investisseurs.

Msanté en ChineLes Chinois les plus prompts à adopter la santé sur mobile ont majoritairement été les patients les plus connectés, de jeunes urbains entre 25 et 34 ans, percevant des revenus modestes (26 % des usagers de l’e-santé mobile perçoivent moins de 1999 renminbis par mois, soit 274 euros) et ayant un faible niveau d’études. Ce qui les a séduits, ce sont essentiellement les promesses d’économie de dépenses de santé faites par des applications comme Kanchufang (看处方) qui permet de s’auto diagnostiquer et de se renseigner sur sa situation avant la consultation.

L’autre facteur du développement de l’e-santé, ce sont les investissements: attirés par les perspectives de croissance rapide du secteur, les investisseurs ont déboursé pas moins de 1,4 milliard de dollars dans l’e-santé en 2014 (1,3 milliard d’euros), rapporte le journal Bloomberg. On peut notamment citer le groupe chinois Alibaba (阿里巴巴) qui a créé une filiale dédiée, AliHealth (阿里健康), dont les activités se concentrent sur les e-pharmacies ; Tencent (腾讯), dont l’application WeDoctor (微医) a été intégrée à son service de messagerie instantanée pour dématérialiser la prise de rendez-vous médicaux ; ou encore le moteur de recherche chinois Baidu (百度), qui a créé une application localisant les meilleurs praticiens à proximité à partir des symptômes décrits. Au-delà des géants de l’Internet chinois, en 2014 déjà, « plus de 100 000 applications mobiles étaient disponibles sur ce marché », rapporte Thibaud André, consultant chez Daxue Conseil, à Maddyness.

Des obstacles politiques sur le chemin de l’e-santé

Cependant, trois ans plus tard, les investisseurs déchantent : après que les montants investis dans le secteur début 2016 ont dépassé le total accumulé en 2015, ils ont enregistré une chute de 41 % au troisième trimestre et de 10 % à la fin de l’année. Plus de 26 startups auraient également fait faillite, d’après Bloomberg. Même les géants du secteur ont des difficultés à rentabiliser leur activité. AliHealth a enregistré des pertes en 2015 (dues à des investissements) et a vu sa cotation en Bourse diminuer sans discontinuer depuis, tandis que Baidu a décidé en 2016 de fermer certaines unités dans le domaine de la santé pour se concentrer sur l’analyse de données médicales. Malgré le nombre d’applications mobiles dédiées à la santé, seuls 2,9 % des smartphones en sont équipés à l’heure actuelle, d’après iiMedia Consulting.

En effet, le gouvernement a rapidement contrôlé l’expansion du secteur. En 2014, le gouvernement n’était prêt à laisser qu’un rôle de conseiller aux applications mobiles de santé. Pour générer plus de marge, Alibaba et tout le secteur des e-pharmacies comptaient par exemple sur les ventes en ligne des médicaments prescrits par ordonnance (plus de 80 % du marché, d’après les recherches de Daxue Conseil). Mais le gouvernement a décidé de maintenir l’interdiction de ces ventes en ligne. Surtout, le programme pilote qui permettait à quelques plateformes de e-commerce de délivrer des médicaments sans ordonnance (une activité génératrice de revenus croissants depuis 2012) a pris fin en mai 2016. Aujourd’hui, les e-pharmacies, dont le nombre est tout de même passé de 28 en 2011 à 387 en 2016, doivent donc se contenter d’offrir des produits de parapharmacie, de nutrition, etc., mais pas de médicaments.

La Chine tient sa deuxième place sur le marché de la santé digitale

Malgré ces obstacles, la Chine demeure depuis 2014 le 2e marché au monde pour l’e-santé derrière les États-Unis, et occupe 37 % des parts du marché en Asie Pacifique, d’après le Centre Brookings pour la Technologie et l’Innovation. Les spécialistes de ce marché estiment que la croissance du secteur attendue devrait venir en premier lieu des outils de surveillance à distance, d’auto établissement de diagnostic et de traitement via mobile.

Santé mobile en Chine
Dix premiers pays de la santé par mobile en termes de revenues, en milliards de dollars, en 2017

Pour mieux situer la politique chinoise en matière d’e-santé, il faut aussi savoir que plusieurs pays autorisent (sous conditions) la vente en ligne de médicaments délivrés sur ordonnance, dont l’Inde, les États-Unis, le Canada ou encore le Royaume-Uni.


Pour en savoir plus sur nos références dans le secteur de la santé en Chine, contactez notre chef de projet dédié par email : dx@daxueconsulting.com


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