Le marché high-tech en Chine
La réorientation de la production chinoise vers des produits à plus haute valeur ajoutée qui s’opère depuis plusieurs années est aujourd’hui vérifiable. La Chine s’impose peu à peu comme le principal exportateur asiatique de biens de haute technologie.
Sur la même période (2000-2014), la part de la Chine dans les exportations asiatiques de biens de haute technologie a quintuplé, atteignant 44 % en 2014, tandis que les biens de basse technologie ne représentaient plus que 28 % de la production globale chinoise, accusant une baisse de 13 points.
Ce renversement repose sur une volonté du gouvernement chinois de faire de la Chine et de ses opérateurs économiques des acteurs puissants sur les marchés de haute technologie.
Pour stimuler l’innovation, le gouvernement chinois a créé un fonds d’investissement de 337 milliards de dollars dédié à la création de startups en Chine. Un tiers de cette somme est dédié aux startups du secteur financier, les fintech, leur assurant ainsi une place dominante dans ce secteur.
Sur certains marchés, la Chine possède déjà une position dominante difficilement contestable. Le géant chinois DJI détient 70 % du marché mondial des drones grand public. Selon les prédictions, ce marché encore émergeant représentera d’ici 2025 un montant global de 12 milliards de dollars. La position dominante actuelle des entreprises chinoises permettra probablement à la Chine de dominer encore ce marché dans une dizaine d’années.
La Chine investit massivement dans les innovations de rupture qui requièrent de hautes compétences technologiques comme la réalité virtuelle et des voitures autonomes. Les analystes prévoient que d’ici quatre ans, la croissance du marché mondial de la réalité virtuelle augmentera de 1000 %, lui permettant ainsi d’être valorisé en Chine à près de 8,5 milliards de dollars en 2025.
Le marché chinois semble également mieux préparé à accueillir ces innovations. Si près de 75 % des Chinois déclarent qu’ils « conduiront » probablement une voiture autonome, seulement 50 % des Américains pensent la même chose. Il faut dire que le gouvernement chinois veille au bon développement de ce marché. Il prévoit ainsi qu’à l’horizon 2025, les voitures autonomes devraient être présentes dans le trafic urbain des villes chinoises.