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le marché du lait français en Chine

La demande du lait français en Chine : entre espoirs et désillusions

Les producteurs de lait français en Chine, entre espoir et désillusions

Alors que les Chinois consomment historiquement très peu de produits laitiers, les importations de lait français en Chine ont subitement grimpé en 2008 avec le scandale du lait frelaté à la mélanine. Depuis, les producteurs de lait français suivent de près les aléas de la demande chinoise qui les a conduits de rêves en désillusions, mais donne aujourd’hui de nouveaux signes d’espoir.

Un scandale alimentaire à la source de la croissance des exportations françaises de lait en Chine

En 2008, la découverte de mélanine dans du lait à destination des nourrissons a fait grand bruit. C’est l’un des plus importants scandales alimentaires en Chine, entraînant le décès de six enfants tandis que quelque 300 000 autres tombent malades. Pour les producteurs de lait internationaux, c’est une date clef, car les consommateurs chinois se tournent massivement vers les entreprises étrangères : « la production locale stagne, mais les importations explosent à 900 000 tonnes de lait en poudre et 300 000 tonnes de lait liquide », observe Jean-Marc Chaumet, spécialiste de la Chine à l’Institut de l’élevage, dans une interview à La Croix.

Jusqu’en 2013, la demande chinoise tire la production des pays exportateurs de lait, dont la France. Entre 2011 et 2012, en ce qui concerne le lait liquide français uniquement, les exportations s’envolent de plus de 229 % d’après les douanes. Très vite, la demande chinoise dépasse celle des autres clients de la France pour devenir le premier marché du lait en poudre français à l’export. Au total, en 2013, les exportations de lait liquide, en poudre et de fromage génèrent 323 millions d’euros, dont près de la moitié pour le lait en poudre, rapporte Business France. Pour les producteurs français, c’est un véritable soulagement.

Les groupes agroalimentaires français et chinois multiplient les partenariats et les investissements en France

En effet, les distributeurs sautent sur une occasion tout à fait inespérée de redresser leurs ventes de lait. Candia rejoint par exemple Nestlé et Danone sur le marché chinois en 2013, tandis que ce dernier, affaibli la même année par une fausse alerte de scandale alimentaire chez son partenaire néozélandais, cherche à accélérer ses ventes de lait infantile. Danone lance deux nouvelles lignes, Dumex International dont les produits sont fabriqués hors de Chine, et la marque Nutrilon qui se veut de très grande qualité.

Mais il n’y a pas que les entreprises françaises qui cherchent à tirer parti de la qualité du lait local pour l’exporter en Chine. Les groupes agroalimentaires chinois se rapprochent eux-mêmes des producteurs français. Pour redorer leur image sur leur marché national, ils sont plusieurs à signer des partenariats avec leurs homologues français. C’est le cas de Biotsime qui s’est associé par exemple à la coopérative normande Isigny-Sainte-Mère en juillet 2013. Son concurrent Synutra va encore plus loin : le groupe chinois signe un partenariat avec Sodiaal pour construire une usine de transformation du lait liquide en poudre, avec un objectif de transformation de 208 millions de litres par an, à destination exclusive du marché chinois.

La crise économique chinoise touche de plein fouet les producteurs français

Cependant, la contraction économique qui touche la Chine dès la fin de l’année 2013 se répercute très vite sur ses importations de lait. Ce produit et surtout ses dérivés comme la poudre de lait pour nourrisson restent relativement cher pour les ménages les moins aisés. « Il faut savoir que le litre de lait en Chine, d’origine chinoise, est déjà vendu 1,10 euro. Donc le lait d’importation est vendu 1,60 ou 1,70 euro », explique Giampaolo Schiratti, directeur général de Candia à Europe 1 en 2013.

La campagne anticorruption lancée la même année par le Chef d’État Xi Jinping aggrave la situation, puisque des boites de lait infantiles de marques étrangères étaient régulièrement offertes en guise de cadeau dans une société où la culture du présent est très importante.

Miser sur le bio pour assurer des débouchés en Chine à long terme

Finalement, la croissance repart, mais encore faiblement. En 2015 par exemple, les producteurs français pâtissent de la mise en vente des stocks constitués l’année précédente, explique le site spécialisé Plein Champ. D’après Agritel, la demande de lait en poudre devrait augmenter, mais sans atteindre encore les niveaux de 2013. A long terme, les pronostics restent optimistes : Euromonitor mise par exemple sur la multiplication par deux des ventes de nutrition infantile pour atteindre 22,8 milliards d’euros en 2017. Mais le profit que pourront en tirer les producteurs français dépendra essentiellement de l’évolution de la production locale.

Pourtant, il leur reste un atout : le bio. La demande de lait bio est suffisamment importante en Chine pour que Nutribio, la filiale de Sodiaal, se soit engagée à écouler en Chine ses produits de lait infantile Nactalia Organic à raison de l’équivalent de 10 millions de litres de lait par an dès 2016. Au total, le groupe Sodiaal espère produire 200 millions de litres en 2020, dont la moitié de lait infantile qui s’exportera à 80 % sur le marché chinois. Ce dernier a donc encore de quoi nourrir les espoirs des producteurs français.

L’expertise de Daxue Conseil

Notre client est un grand groupe laitier commercialisant du lait, du fromage et du beurre en Chine. Afin de répondre à sa demande, l’équipe de Daxue Conseil a mis en place des outils de mesure sur les différents marchés dans les villes de premier et de deuxième rang. L’objectif était d’avoir une meilleure compréhension des tendances du marché en Chine, ainsi que d’évaluer et de mesurer le potentiel de l’offre du client sur le marché, ses parts de marché ainsi que les stratégies de prix possibles dans les différentes villes chinoises. Daxue Conseil a tout d’abord réalisé une étude documentaire complète sur les principales tendances macro-économiques pour la consommation de lait, de fromage et de beurre en Chine, avant d’analyser les ventes réalisées en ligne puis de réaliser un inventaire complet des points de vente pour les fromages et le beurre dans douze villes chinoises. Des insights d’experts on été récoltés lors d’une série d’entretiens en profondeur. Enfin, des assistants de projets ont complété 60 audits de magasin (en anglais « store-check ») et collecté des informations sur différentes unités de gestion des stocks ou SKU (de l’anglais Stock Keeping Unit) ainsi que leurs prix.


Voir aussi notre dernière publication au sujet du succès des produits laitiers en Chine 


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